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DE LA VILLE DE PARIS.
cessaires sur le Pont Nostre Dame el que, pour ce faire, il luy estoit necessaire avoir le chemyn libre audict pont, et non empesché de charrettes et har­nois. Au moyen de quoy, a esle ordonné qu'il sera mis et estably deux bacz pour passer par la riviere lesd, charrettes et harnois, asscavoir l'ung au port Sainct Nicolas du Louvre, à l'endroict de la rue de Seyne, faulxbourgs Sainct Germain des Prez, et l'aultre au port de l'Arche Beaufilz; lesquelz y de­moureront jusques à ce que lesd, arcz et aultres choses dessusdictes soient dressées, faictes et parfaictes.
Ce que toutesfois n'a esté executé, pour les moyens et commodité qui a esté donné par le conseil de m" Guillaume Guillain, maistre des œuvres de ma­çonnerye de lad. Ville, de sorte que, pendant que l'on besongnoit d'ung costé dud. Pont, l'on passoit par l'aultre.
[23.— Lettres du Roi et de la Reine
touchant les grandes eaux
et l'entrée de Leurs Majestés.]
20 décembre 1670. (A, fol. io4 v°; B, fol. 24g v°.)
Le vingtiesme jour de Decembre ensuivant, le Roy et la Royne, sa mere, auroyent expédiez et en­voies à mesd. seigneurs les lettres dont la teneur ensuit'1':
De par le Roy.
"Très chers et bien amez, nous avons esté bien aises de veoir, par voz lettres du quatorzeiesme de ce moys, que les grandes eaues qui ont naguieres eu cours se seroient escoullées, sans, graces à Dieu, avoir faict aulcun dommaige au pont de vostre Ville; cn quoy a beaulcoup servy le soing et prevoyence dont vous y avez usé'2'. Nous avons veu aussy ce
que nous escripviez des grandes volleryes qui se font, lesquelles nuysent beaucoup à la liberté du commerce. A quoy nous vous dirons que nous eusmes dernierement semblablement plainctes, sur lesquelles nous escripvasmcs à nostre très cher et feal cou­sin le duc de Montmorancy, qu'il eust à y pour­veoir et donner ordre qui y est requis. Et encores que nous ne doublerons pas qu'il ne le face, selon nostre intention, nous ne laissons toutesfois de luy en escripre de rechef les lettres que nous vous en­voyons , lesquelles vous luy ferez tenir. Voullant bien vous advertir que nous avons résolu de faire nostre entrée en vostre Ville, le quinziesme jour du moys de Febvrier prochain, à ce que vous regardiez que toutes choses soient prestes cn ce temps là. Nous vous prions aussy d'avoir tousjours l'œil à faire continuer vostre Ville au repos où elle est de present, et croire que vous ne scauriez faire chose qui nous donne plus de contentement, ri
"Donné à Villiers Costerctz, le seiziesme jour de Decembre mil v" soixante et unze W.»
Ainsi signé : tCHARLESn.
Et au dessoubz : "Pinartn.
Lettre de la Royne. "Messieurs, ce a esté très bien advisé à vous d'avoir prevenu le danger qui pouvoit advenir aulx pontz de vostre Ville, par le moyen des grandes eaues qui ont eu cours. Et m'a esté grand plaisir de l'en­tendre, ainsi comme je seray tousjours de veoir que toutes choses prospèrent en vostre Ville; à laquelle j'ay veu, par ce que nous escripviez, que les volleryes qui se font portent grand prejudice; pour quoy reme­dier, le Roy monsieur mou filz, et mon filz le duc d'Anjou, en escripvent bien expressement à mon cou-
pour l'interest que chacun de vous, et en general et particulier, peult avoir à la confirmacion de voz statuz et previlleges; suyvant lesquelles voz ordonnances et mandemens, plusieurs des officiers ot bourgeois de nostrediclc Ville sont venuz au devant nous, selon et ainsi qu'ilz estoient plus devotieux et enclins au bien de nostre service que les autres, lesquelz s'estans renduz, parleur contumas el absence, indignes de nostre presence el de la grace que nous avons faicte aux bons et biens obéissans citoiens et bourgeois de nostre dicte Ville, par la confirmation de tous les previlleiges que nous leur avons accordez, il est bien séant de faire quelque difference de re­compense, recongnoistre et faire jouyr noz bons et bien obeissantz subjeetz de l'effet de leursdictz previlleges ct en priver les refrac-laires et desobeissanlz. comme ilz le meritent, afin que telle correction serve d'exemple el soyt terreur à l'advenir à ceulx qui voul­droient entrer en pareilles difficultez et faire reffus de obeyr à voz commandemens, nommement à l'entrée prochaine de nostre très amée espouze la Royne. Pour ce est il que nous voullons, vous mandons et ordonnons, etc . ., procedder contre hs réfracteurs et désobéissons par privation de leurs droitz de bourgoîsie et previlleiges, mulctes et condamnations d'amendes telles que vous adviserez en voz hiaullez et consciences, et de l'effect et jouissance desquelz previlleiges nous les avons dès à present declairez et déchirons descheus-et privez, cuir, leurs enffans el successeurs, et de tenir jamais offices de nous ou di nostredicte Ville, comme indignes habitateurs d'icelle, etc.v. (Archives nat., Cartulaire de la ville de Paris au xvi" siècle, KK 1012, fol. 334 v°.)
(l> Ces trois lignes dc préambule sont empruntées au Registre B; elles n'ont pas été transcrites dans A.
--> La crue de la Seine s'accentua davantage au commencement du mois de février suivant. Au sujet des craintes d'inondation et des mesures prises pour en atténuer les effets, voir la délibération du io février 157 - (ci-dessus n° CCCLXVIII, p. 214).
(,) Sic dans A et B. Lire 1.570.